Laur'Art

Association Culturelle

Mémoires de terroir.

17 février 2017 adminlaurart 0 Comments

L’association « Souliers à bascule » présente la guerre 39-45 à Caulnes. Ils étaient adolescents et aujourd’hui racontent ce qu’ils ont vu, vécu et entendu. Projection. Jeudi 30 mars 2017. Salle des fêtes. 22230 Laurenan. A 20h30. Ouverture des portes à 20h. Adhérents 4€, non adhérents 5€.

Association « Les souliers à bascule ».

 

 

Laur’Art conférence sur le seconde guerre mondiale à Caulnes.

Ils ont vécu l’occupation, ils s’en souviennent.

Près de cinquante personnes ont assisté, à la salle des fêtes de la commune, à la dernière conférence de printemps organisée par l’Association culturelle « Laur’Art. »

La soirée a débuté par la projection d’un film documentaire dont les coréalisateurs étaient présents dans la salle : il s’agit d’Anne- Cécile Nogues, Gil-Pascal Valette et Guillaume Kerboeuf, directeur du regroupement pédagogique Illifaut-Trémorel.

La réalisation, supervisée par l’association « Les souliers à bascule », s’intitule « Mémoire de terroir » et a pour sous-titre « La guerre 39-45 à Caulnes. »

Anne-Cécile Nogues explique le sens de la démarche effectuée : « Pour les témoignages, nous avons choisi des personnes qui avaient 10 ans en 1939, notre propos étant de faire parler ceux qui avaient vécu leur adolescence durant l’occupation allemande. » Elle a ajouté : «  Dans cette tranche d’âge, on a un très fort ressenti qu’ils ont su nous restituer. Et l’autre condition, c’est qu’il fallait qu’ils soient de Caulnes, ville qui a été libérée sans effusion de sang  le 2 août 1944. »

Guillaume Kerboeuf indique : « Résidant à Caulnes, j’ai pu découvrir ma commune sous une autre facette. Les entretiens ayant été préparés en amont sans caméra, nous avons, par la suite, pu établir une relation intime avec des gens que nous ne connaissions pas auparavant. »

Ainsi, 18 témoins, âges de 85 à 102 ans ont-ils témoigné, avec spontanéité et parfois, une émotion palpable. Le film dont la réalisation a débuté voici un an a pu être visionné par les protagonistes dont certains vivaient toujours chez eux tandis que d’autres résidaient en Ehpad. Et, malheureusement, depuis, deux d’entre eux sont décédés mais leur témoignage demeure.

Parmi les personnes qui se sont exprimées, figure Maria Cahurel, 91 ans, qui s’est distinguée par sa verve et par ses chansons qu’elle a interprétées sans hésitation.

Elle a notamment déclaré : « Comme pour la guerre précédente, la mobilisation générale a eu lieu au moment de la moisson, au moment où il y avait le plus de travail. Nous avons entendu sonner le tocsin. L’année d’après, nous subissions l’occupation. Les Allemands venaient réquisitionner de la nourriture, des pommes de terre en particulier mais ils nous prenaient aussi nos chevaux. »

Sur le ton de la confidence, elle a ajouté : « Un jour, un Allemand nous a montré une photo disant qu’elle représentant sa femme et ses deux petites filles ajoutant qu’il savait qu’il ne les  reverrait jamais. En effet, il devait partir pour la Russie, pour le front de l’Est. Mon père lui a offert un verre. Et depuis, nous n’avons plus jamais entendu parler de lui. »

Le témoignage d’un événement est souvent revenu, celui évoquant un avion en difficulté : son pilote a été éjecté sans parachute et alors « son  corps s’est profondément enfoncé dans la terre », le propos étant accompagné de gestes évoquant cet accident dramatique.

Si la plupart reconnaissaient l’action héroïque de la résistance, plusieurs d’entre eux ont regretté les dérives et les exactions commises notamment à l’égard de femmes, précisant que « ce n’était pas la vraie résistance, c’était de la saloperie. »

A l’issue de la projection- d’une durée de deux heures sur  les 36 enregistrées- la salle a salué unanimement la qualité du travail effectué ainsi que le force des témoignages.

Michel Hary, créateur de l’Association Laur’Art, a déclaré, s’adressant aux réalisateurs : « Vous êtes jeunes, c’est bien que ce soit des gens de votre génération qui se soient entretenues avec des personnes qui ont 85 ans et plus. »

Une autre personne, présente dans la salle, a souligné la force de ce « legs de vive voix. »

Enfin, André Grall, plémétais passionné par le patrimoine local, a indiqué : « Le secret défense a été levé l’an passé, tous les documents sont consultables aux Archives départementales. »

André a ensuite présenté un dossier qui recense les événements passés dans la région durant cette période troublée.

Ce dossier sera ensuite consultable à la médiathèque de Laurenan.

Enfin, si on veut en savoir un peu plus sur le film « Mémoire de terroir », on peut aller sur le site des « Souliers à bascule » de Caulnes.

 

#documentaire#guerre#mené#résistance#témoignages

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